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Goodies… les reliques à Essen et sur Plato


Pour les impatients qui se rendent à Essen… je leur propose un petit supplément… les pions reliques. Ces pions vous les trouverez aussi dans le numéro de novembre du magazine « Plato » qui comme vous le voyez consacre sa une à Fief.Plato41

Je proposais les reliques dans « Fief 2.5 », règles parues dans un numéro de « Casus Belli ». Il y en avait 3: Le saint Graal, la relique de sainte Radegonde et celle de saint Saturnin plus un reliquaire vide.

Cette fois elles sont cinq : le saint Graal, la sainte Lance, le yeux de sainte Roseline, une dent de saint Géronce et un os de sainte Radegonde.

Rien de tel que le morceau d’un saint, os, cheveux, sang ou un objet lui ayant appartenu (bout de tissu, bol…) pour faire des miracles. Ces précieuses reliques sont conservées pieusement dans de riches reliquaires cachés dans les cryptes des cathédrales, chefs-lieux des évêchés (Blaye, Tournus, St Gérôme, Bourg, Sigy).

En début de partie on place un pion relique, face cachée sur les villages avec une cathédrale. Seul l’évêque titulaire de l’évêché, un cardinal ou le pape, peut se faire remettre le reliquaire. Pour cela, il doit se rendre dans le village où se trouve une relique pas encore dévoilée.

Chaque relique donne des pouvoirs différents à la famille du joueur qui la possède. Par exemple la sainte Lance donne 1 point de combat supplémentaire à chaque jet de dés de combat, en attaque ou en défense. La relique des yeux de Sainte Roseline peut permettre de déplacer une carte « Mauvais Temps » : si le joueur qui la possède décide de déplacer une carte Mauvais Temps, il lance 1D6, le résultat donne le nouvel évêché où sévit le mauvais temps. Sur un résultat de 6 le mauvais temps ne bouge pas.

Cette relique existe vraiment. Roseline est née le 27 janvier 1263 au château de Villeneuve, aux Arcs sur Argens (Var). Les deux yeux de cette sainte se trouvent dans un reliquaire à côté du corps momifié visible dans une chasse transparente. Ils se trouvent sur la commune des Arcs dans une jolie chapelle du 11e siècle : la chapelle Sainte Roseline.  Jouxtant cette chapelle se trouve un domaine viticole qui produit un petit rosé de Provence extraordinairement bon… présenté dans des bouteilles très originales en forme de « Lampe de Méduse » : le château « Sainte Roseline ».

Vin

Je vous recommande aussi le restaurant du village au sein du château des Arcs… avec une vue imprenable sur la vallée et une carte… à vous ravir les papilles. Le blason du village (village médiéval joliment restauré) illustre parfaitement l’article à propos des « armes parlantes »

Les Arcs

Dans la chapelle sainte Roseline un tableau illustre le fait que lors d’une grande période de sécheresse, une grande procession est organisée en l’honneur de la sainte. La pluie ne tarde pas alors à arriver sauvant les récoltes. C’est ce qui m’a donné l’idée d’utiliser cette relique pour déplacer dans le jeu le mauvais temps.

Lorsque Louis XIV (Dieudonné de son deuxième prénom) vient à Cotignac pour remercier de sa naissance obtenue par la prière de sa mère, il passe à la chapelle de Sainte-Roseline, les yeux de la sainte semblent toujours vivants. Son médecin craint une supercherie et donne deux coups de stylet dans l’oeil gauche qui se vide aussitôt. Depuis lors, les yeux de Roseline siont conservés dans un reliquaire à part :

Reliquaire Ste Roseline

 Véritable reliquaire où se trouvent les yeux de sainte Roseline des Arcs.

Roseline meurt le 17 janvier 1329 à l’âge de 66 ans.

Elections des évêques

Dans la version précédente les évêques n’étaient pas élus. On tirait une carte EVEQUE de la pile des cartes EVENEMENTS et on l’attribuait au seigneur de sa famille à condition qu’il soit un homme et célibataire.

Maintenant les évêques sont élus. Chaque village contrôlé donne une voix, le chef-lieu de l’évêché donne 2 voix. Les anciens évêques disposent de 2 voix, les cardinaux de trois voix. On ne fait l’élection qu’une fois que tous les villages d’un évêché ont un propriétaire.

Evêque de Bourg

Pourquoi cette nouvelle règle ? J’avais deux objectifs. Renforcer l’interactivité entre les joueurs, une élection suppose en général une négociation, on ne contrôle pas seul tous les villages d’un évêché, il faudra donc se mettre d’accord avec les autres joueurs.

Second objectif : se rapprocher de la vérité historique. Au début les évêques sont élus par les laïcs et les clercs de leur diocèse. Par la suite, les élections seront moins « libres » ; le seigneur du lieu cherchant à faire élire l’évêque de son choix.  Puis se sera le pape, qui exigera de nommer les évêques, on disait alors les « investir » de leur fonction. Ce différent entre le pape et les seigneurs, roi ou empereur est connu  comme «La querelle des investitures ». En 1076, l’empereur germanique Henri IV refuse d’appliquer le décret du pape, il sera excommunié et privé de tous ses biens. Pour se faire pardonner il devra s’humilier pendant trois jours, pieds nus dans la neige devant le château de Canossa (Italie) où résidait le pape Grégoire VII. D’où l’expression « Aller à Canossa », c’est à dire s’humilier devant quelqu’un ou céder à toutes ses exigences.

Une élection d’évêque au XIIe siècle – Rainaud de Martigné, évêque d’Angers
B. Hauréau

Revue des Deux Mondes T.88, 1870

Extrait :

« Dans les premiers siècles de l’église, la participation des laïques à l’élection des évêques n’était pas seulement un usage partout observé ; on interrogeait la voix du peuple en la définissant la voix de Dieu, et de ce concours de tous les fidèles au libre choix des pasteurs on faisait dériver leur droit divin. « C’est surtout le peuple, écrivait saint Cyprien, ipsa maxime plebs, qui a qualité pour élire les bons prêtres et rejeter les indignes. Comme nous le voyons, Dieu lui-même a voulu que le prêtre fût choisi, le peuple présent, aux yeux de tous, et que la preuve de son mérite, de son aptitude, fût fournie par le jugement, par le témoignage public » Ainsi le pape saint Léon, écrivant aux évêques de la province de Vienne, leur disait : « Celui qui doit commander à tous doit être choisi par tous.»

 

http://fr.wikisource.org/wiki/Une_Election_d%E2%80%99%C3%A9v%C3%AAque_d%E2%80%99autrefois_-_Rainaud_de_Martign%C3%A9