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Elections des évêques

Dans la version précédente les évêques n’étaient pas élus. On tirait une carte EVEQUE de la pile des cartes EVENEMENTS et on l’attribuait au seigneur de sa famille à condition qu’il soit un homme et célibataire.

Maintenant les évêques sont élus. Chaque village contrôlé donne une voix, le chef-lieu de l’évêché donne 2 voix. Les anciens évêques disposent de 2 voix, les cardinaux de trois voix. On ne fait l’élection qu’une fois que tous les villages d’un évêché ont un propriétaire.

Evêque de Bourg

Pourquoi cette nouvelle règle ? J’avais deux objectifs. Renforcer l’interactivité entre les joueurs, une élection suppose en général une négociation, on ne contrôle pas seul tous les villages d’un évêché, il faudra donc se mettre d’accord avec les autres joueurs.

Second objectif : se rapprocher de la vérité historique. Au début les évêques sont élus par les laïcs et les clercs de leur diocèse. Par la suite, les élections seront moins « libres » ; le seigneur du lieu cherchant à faire élire l’évêque de son choix.  Puis se sera le pape, qui exigera de nommer les évêques, on disait alors les « investir » de leur fonction. Ce différent entre le pape et les seigneurs, roi ou empereur est connu  comme «La querelle des investitures ». En 1076, l’empereur germanique Henri IV refuse d’appliquer le décret du pape, il sera excommunié et privé de tous ses biens. Pour se faire pardonner il devra s’humilier pendant trois jours, pieds nus dans la neige devant le château de Canossa (Italie) où résidait le pape Grégoire VII. D’où l’expression « Aller à Canossa », c’est à dire s’humilier devant quelqu’un ou céder à toutes ses exigences.

Une élection d’évêque au XIIe siècle – Rainaud de Martigné, évêque d’Angers
B. Hauréau

Revue des Deux Mondes T.88, 1870

Extrait :

« Dans les premiers siècles de l’église, la participation des laïques à l’élection des évêques n’était pas seulement un usage partout observé ; on interrogeait la voix du peuple en la définissant la voix de Dieu, et de ce concours de tous les fidèles au libre choix des pasteurs on faisait dériver leur droit divin. « C’est surtout le peuple, écrivait saint Cyprien, ipsa maxime plebs, qui a qualité pour élire les bons prêtres et rejeter les indignes. Comme nous le voyons, Dieu lui-même a voulu que le prêtre fût choisi, le peuple présent, aux yeux de tous, et que la preuve de son mérite, de son aptitude, fût fournie par le jugement, par le témoignage public » Ainsi le pape saint Léon, écrivant aux évêques de la province de Vienne, leur disait : « Celui qui doit commander à tous doit être choisi par tous.»

 

http://fr.wikisource.org/wiki/Une_Election_d%E2%80%99%C3%A9v%C3%AAque_d%E2%80%99autrefois_-_Rainaud_de_Martign%C3%A9